Notre refuge du col du Palet en Tarentaise n’est plus accessible depuis le 18 juillet 2022. Une conséquence d’une année très sèche dans le massif alpin qui a provoqué un tarissement des sources d’approvisionnement en eau du refuge.

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Le refuge du col du Palet n’est plus alimenté en eau

Situé à 2 587 m d’altitude aux confins des vallons de Rosuel et de la Glière, le refuge du col du Palet, estampillé Esprit parc national – Vanoise, est « victime » d’un hiver et d’un printemps 2022 particulièrement secs dans les Alpes.

Le déficit d’enneigement n’a pas permis de stocker autant d’eau qu’habituellement en altitude et les deux vagues de chaleur de juin et juillet ont aggravé la situation.

Les trois sources d’approvisionnement en eau potable du refuge se sont taries au cours du week-end des 16 et 17 juillet dernier.

Bérangère, la gardienne, son équipe et le Parc national de la Vanoise, après avoir étudié différentes solutions, ont dû se résigner à interrompre le gardiennage le lundi 18 juillet : les dortoirs et la salle commune tout comme la zone de bivouac ne sont plus accessibles.

En revanche, la partie « abri de secours » du refuge reste accessible – sans eau –pour les randonneurs en difficulté.

Les refuges, sentinelles de la haute-montagne, confrontés aux conséquences du changement climatique

Au-delà de la situation du refuge du col du Palet, l’impact sur le milieu naturel est réel et observable :

  • La végétation a un mois d’avance, perturbant par exemple toute la chaine alimentaire liée à la floraison ;
  • Le développement des pâturages est réduit ;
  • La grande faune (bouquetins, chamois…) se réfugie en haute altitude ;
  • La plupart des glaciers sont déjà « à nu », gris, sans couverture neigeuse, ce qui accélère l’absorption de chaleur, et modifie les courses d’alpinisme ;
  • Les torrents glaciaires voient leur débit tripler en fin de journée, chargé de matériaux, devenant dangereux à traverser ;
  • Les chutes de pierres et les éboulements sont plus fréquents, notamment sur les itinéraires d’alpinisme ;
  • Les sources, les lacs et les cours d’eau non glaciaires sont pour certains en voie d’assèchement.

Tous les refuges, sentinelles de la haute-montagne, doivent donc composer avec la raréfaction de la ressource et réduire leur consommation d’eau.

Nous vous invitons à ajuster vos pratiques : vérifiez les points d’approvisionnement en eau avant votre départ, transportez plus d’eau que d’habitude, réduisez votre consommation (repas, douche).

C'est une situation qui amène à véritablement prendre conscience de certains changements, évolution et de se sensibiliser à ce qui est précieux pour mieux le préserver.