Dans les Pyrénées, faites connaissance avec Xavier Marquié, artisan marbrier La Maison des Cailloux

La Maison des Cailloux incarne une passion intemporelle pour le marbre pyrénéen, et tout spécialement celui de Sarrancolin, que Xavier Marquié met en valeur avec exigence et sensibilité. Entre maîtrise artisanale, respect du patrimoine local et volonté de partage, l’atelier s’inscrit naturellement dans l’univers d’Esprit parc national.

Nous nous trouvons à Lannemezan dans le Piémont pyrénéen. L'entreprise se situe ici car elle travaille essentiellement les marbres des Pyrénées qui se trouvent dans le cœur de la chaîne, comme le Parc national. Ces carrières ont été exploitées depuis l'époque de Louis XIV. Il y a eu jusqu'à 140 carrières de marbre et aujourd'hui nous sommes les derniers représentants de cette grande épopée des exploitations marbrières.

Je suis originaire de Sarancolin, ce petit village dans la vallée d'Aure où se trouve cette magnifique carrière de marbre de Sarancolin. En 1985, mon père qui était maire du village a décidé de faire rouvrir ses carrières pour leur redonner leur lettre de noblesse. Moi à l'époque, j'avais 20 ans et j'ai trouvé fantastique que mon village soit connu dans le monde entier pour son marbre et je me suis dit que j'allais faire le métier de marbrier !

J'ai pu reprendre en 1995 l'ancienne marbrerie de Lannemezan dans le but de développer ces marbres. Nous nous en servons essentiellement pour la restauration du bâtiment et également pour de nouveaux projets car il y a beaucoup de prescripteurs qui sont attachés à cette construction traditionnelle.

Le savoir-faire dans l'entreprise est assez vaste et nous sommes obligés de savoir tout faire, que ce soit de la cuisine avec des plans de travail, des douches, des bacs à douche, des parois, des dallages, des fontaines ou de la décoration d'intérieur. L'important pour moi, c'est de conserver ces savoir-faire. Que ce soit pour la partie bâtiment mais pour la partie décoration, c'est un travail vraiment très spécifique de marbrier. Je m'attache particulièrement à rechercher des gens et à les former de manière à conserver cette tradition de marbrière pyrénéenne. Nous avons quelques outils modernes pour façonner les pierres mais le travail à la main et la finition est vraiment très importante. 

Je pense que nous nous rapprochons de l'esprit du Parc national dans la mesure où notre idée c'est de travailler les matériaux du territoire. Notre production est autour de 90 % avec des matériaux pyrénéens. Je veux absolument éviter de de faire des importations de matériaux qui viennent de pays lointains. Nous avons tout sur place. Pourquoi aller le chercher ailleurs ? Qu'on reste local ! Je pense que le Parc national lui a cet objectif-là. Et c'est dans ce sens que que je me rapproche le plus de cette philosophie. 

La démarche Esprit parc national fédère des gens qui sont sensibles au travail local et en l'occurrence aux Pyrénées. Je pense que c'est par ce biais-là que nous sommes capables de faire rayonner une région. Nous aujourd'hui, nous aimerions travailler plus local sur certains projets, être capables de faire venir les gens, visiter le Parc national et les entreprises, les artisans qui sont autour de ce savoir-faire pour montrer que nous existons et que nous travaillons tous dans le même sens.